Evangile selon saint Jean 10, 27-30

En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

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Aimer c’est écouter 

Mes brebis écoutent ma voix. L’écoute est le premier service que nous rendons à Dieu et au prochain, la première manière de se donner à l’autre. Aimer, c’est écouter. Mais comment reconnaître sa voix ? En faisant comme Marie, en la conservant et en la méditant dans notre cœur. « Les hommes s’appellent d’un silence à l’autre, ils se cherchent d’une solitude à l’autre. Et chaque voix vient de l’extérieur. Mais toi, Tu es une Voix qui joue au milieu de l’âme ».

Dans de nombreux dialectes, le verbe obéir n’existe pas, il est remplacé par le verbe écouter. Combien de fois entendons-nous des parents se plaindre : cet enfant n’écoute pas ; ce garçon n’écoute plus personne, voulant dire qu’il n’obéit plus à personne. Cette lamentation est aussi celle de Dieu et elle est présente dans toute l’Ecriture : Ecoute, Israël ! Écouter signifie obéir.

Dans le texte d’évangile de ce jour, nous sommes fortement avantagés entre ce que Jésus fait pour nous et ce que nous devons accomplir pour répondre à son don. Et il est important de nous attarder, pour une fois, sur ce que Jésus promet, car habituellement nous nous attardons sur notre devoir, notre engagement, notre effort pour tirer le meilleur parti de nos talents, de mettre en pratique les commandements, et, le résultat, hélas, est que de nombreux chrétiens se découragent quand ils échouent. Pour la santé de notre âme, il est bon de respirer la force qui vient de ces paroles de Jésus :  Je leur donne la vie éternelle. La vie de Dieu est donnée, elle est présente en nous comme une humble semence.

Personne ne les arrachera de ma main.  Personne, ni anges, ni hommes, ni vie, ni mort, ni présent, ni futur, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour du Christ (Rm 8,38). La force et la consolation de ce mot absolu : « personne ». Immédiatement doublé : « ne les arrachera ». Un verbe non pas au présent mais au futur pour désigner toute une histoire, aussi longue que le temps de Dieu. L’homme est, pour Dieu, une passion capable de traverser l’éternité.

Personne ne les arrachera de ma main. : des mains qui ont déployé les cieux et posé les fondations de la terre, des mains de potier sur l’argile d’Eden créant Adam, des mains clouées à la croix pour une étreinte qui ne peut plus finir. Personne ne vous arrachera de ces mains : ce sont des mots qui nous encourage. Comme des moineaux, nous avons le nid dans sa main, comme enfants, nous nous accrochons fermement à cette main qui ne nous laissera pas tomber. Comme des crucifiés nous répétons : entre tes mains je remets ma vie.

Bon dimanche

Fr. Thierry, O.SS.T.